sonore

les actions citoyennes au CCA

par: Jean-Pierre Caissie

qui?

quoi?

où? quand?

j’ai attendu la veille de sa clôture pour visiter l’exposition «Actions» au Centre canadien d’architecture. je ne savais trop à quoi m’attendre d’«Actions»… quel plaisir j’ai éprouvé à faire la visite de l’exposition et à constater à quel point le CCA avait pris soin d’explorer des avenues qui lui étaient moins habituelles: l’action citoyenne comme moyen de transformation de la société. j’étais habitué de voir au CCA des expositions traitant d’un bureau d’architectes, d’une époque spécifique, ou d’un mouvement entourant les réflexions et projets d’un architecte ou architecte paysagiste, tels Gilles Clément.

les «Actions»: une boîte de nuit est alimentée à même les efforts sués sur la piste de danse qui cache un mécanisme à ressorts pour la production électrique. une apiculture fournit du miel en pleine ville. un marquage signalétique improvisé par les citoyens sur la voie publique aménage un espace protégé pour la circulation à vélo. une bretelle autoroutière abandonnée est transformée en circuit piétonnier vert. et ce ne sont là que trois exemples parmi quelques centaines!

en cette dernière journée de l’exposition, le CCA était un cafouillis d’exposés, de vidéos, de maquettes, d’objets, de plans, de photos, de manifestes, de panneaux, de publications! un pêle-mêle soigneusement réparti et organisé révélait des actions dites citoyennes visant à améliorer (pour la plupart) la qualité et l’organisation de la vie collective particulièrement dans des zones urbaines.

ces actions visaient à appréhender une prise de conscience de l’environnement humain, naturel, bâti. ces actions individuelles et collectives sont pour la plupart non filtrées, non réglementées par l’administration publique: le débat n’est pas nouveau à savoir s’il faille, en tant que citoyens, passer par l’administration publique pour voir à la mise sur pied de projets dans l’espace public. plusieurs théoriciens voient en l’administration publique un outil pour filtrer, canaliser, et finalement éliminer le plus possible les désirs provenant des citoyens. le contraire peut aussi survenir dans le cas de projets citoyens qui obtiennent la faveur des médias: on remarque une récupération par le politique et la fonction publique en vue d’un crédit politique et d’une image publique à redorer.

l’expo présentait aussi quelques outils développés pour augmenter le contrôle des espaces publics  par un groupe sur d’autres. un exemple probant est le système Mosquito. ce système sonore qui émet des sons à très haute fréquence et qui: «disperse groups of troublesome teenagers OR […] disperse people of any age from areas where loitering can be an issue such as subway terminals, car parks or any areas where people feel insecure at night due to other people loitering in the shadows etc.» (tiré du mosquitogroup.com)

les sujets abordés par l’exposition: l’art public, l’agriculture en ville, les espaces de partage sans obligation commerciale ou mercantile, l’aménagement et le réaménagement des villes et des espaces pour favoriser la préséance de l’humain au lieu de l’automobile, la ville comme terrain de jeu et de découverte, la signalisation, les déchets et leur réutilisation, la réintégration des sites et structures délaissées par l’État et l’entreprise privée. comme fil conducteur, on trouve le partage d’idées, et l’action comme instigateur de l’action. seul hic: le CCA présentait peu d’exemples montréalais, québécois ou canadiens.

site de l’expo: cca-actions.org

Gilles Clément: www.gillesclement.com
Recyclage + design: superuse.org
sites d’échanges: freecycle.org
atelier d’architecture autogérée :urbantactics.org
déchets à récupérer: garbagescout.com
revue Make: makezine.com
Los Angeles Urban Rangers: laurbanrangers.org
échange d’idées: regeneration.org
Centre for urban pedagogy: anothercupdevelopment.org
Farmlab: http://farmlab.org

l’exposition est présentée en ce moment au Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts, Chicago, 16 octobre 2009 – 13 mars 2010.